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Les ondes électromagnétiques ont-elles un effet sur notre santé ?

📡 Dans Brief.science cette semaine, on vous explique l’impact des ondes électromagnétiques sur le corps humain, on vous étonne avec des cacatoès qui jouent de la musique, on répond à votre question sur l’hydratation des poissons marins et on vous raconte l’histoire d’un charlatan qui soignait avec des aimants.

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22 septembre 2023

📡 Dans Brief.science cette semaine, on vous explique l’impact des ondes électromagnétiques sur le corps humain, on vous étonne avec des cacatoès qui jouent de la musique, on répond à votre question sur l’hydratation des poissons marins et on vous raconte l’histoire d’un charlatan qui soignait avec des aimants.

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Doses de science
EL NIÑO

Le bureau météorologique australien a annoncé mardi la formation d’El Niño, un phénomène climatique naturel à l’origine d’importantes sécheresses susceptibles d’entraîner des feux de forêt. Cette annonce confirme les prédictions d’autres agences météorologiques, dont l’Organisation météorologique mondiale. L’installation du phénomène El Niño dans l’océan Pacifique coïncide avec la vague de chaleur printanière inhabituelle qui touche actuellement l’est de l’Australie, a affirmé Karl Braganza, prévisionniste au sein du gouvernement.

Image lienLire notre dossier sur le phénomène El Niño.
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SIXIÈME EXTINCTION

Les humains ont provoqué l’extinction de 73 genres d’animaux à squelettes sur les 500 dernières années, soit 34 600 espèces, alerte une étude publiée lundi dans la revue PNAS. Dans la classification des êtres vivants, le genre se trouve entre le rang de l’espèce et celui de la famille. Par exemple, le chien est une espèce appartenant au genre canis (qui comporte aussi les loups et les coyotes), lui-même dans la famille des canidés. L’extinction de ces 73 genres aurait pris 18 000 ans sans la présence des humains, selon l’étude. La perte d’un genre peut avoir des conséquences sur le fonctionnement de tout un écosystème, expliquent les auteurs.

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SOIE D’ARAIGNÉE

Des scientifiques chinois ont produit de la soie d’araignée à partir de vers à soie génétiquement modifiés, selon une étude parue mercredi dans la revue Matter. « La soie du ver à soie est actuellement la seule fibre de soie animale commercialisée à grande échelle, avec des techniques d’élevage bien établies », a déclaré Junpeg Mi, l’auteur principal de l’étude. L’utilisation de vers à soie pour produire de la fibre de soie d’araignée doit permettre sa commercialisation à faible coût. La soie d’araignée est six fois plus résistante que le Kevlar, une fibre synthétique utilisée dans les gilets pare-balles, ajoute Junpeg Mi.

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À la loupe
L’exposition aux ondes électromagnétiques

Chaque jour, nous sommes exposés à des ondes électromagnétiques émises par de nombreuses sources telles que les antennes radio et télé, notre téléphone portable ou des appareils ménagers. En l’état actuel des connaissances, il n’existe pas de lien de causalité entre l’exposition à ces ondes et des effets sur la santé, à l’exception d’un échauffement des tissus corporels lorsque l’intensité des ondes est très élevée.

Pourquoi on en parle
 

L’iPhone 12 (Apple) est temporairement interdit à la vente en France en raison d’un dépassement de la puissance autorisée des ondes électromagnétiques qu’il émet, a annoncé le 12 septembre l’Agence nationale des fréquences (ANFR), un organisme public. L’ANFR a pour mission de contrôler l’exposition du public aux ondes électromagnétiques, en mesurant le débit d’absorption spécifique (DAS). Le DAS permet de quantifier l’énergie absorbée par le corps humain. L’agence a mesuré les DAS de 141 téléphones, dont l’iPhone 12. Elle a réalisé deux mesures : la première quantifie l’énergie absorbée par le corps lorsque le téléphone est tenu à la main ; la deuxième lorsqu’il est à une distance de 5 mm, dans un sac ou une veste. La première mesure dépassait la limite réglementaire. En revanche, la deuxième était « conforme », selon l’ANFR. Apple a annoncé une mise à jour logicielle à distance de l’iPhone 12 pour rendre ces téléphones conformes à la norme.

En schéma
 
Schéma à la loupe
L’explication
 
Des ondes naturelles et artificielles

Les ondes électromagnétiques sont des rayonnements auxquels nous sommes exposés quotidiennement, qui proviennent de sources naturelles comme le Soleil (lumière visible, infrarouges, ultraviolets, etc.), l’espace ou le sol, ainsi que de sources artificielles, issues des activités humaines. Ces dernières sont classées en deux types selon leur fréquence (voir l’infographie), explique à Brief.science Olivier Merckel, physicien à l’Agence nationale de sécurité sanitaire Anses, un établissement public. Les ondes dites « basse fréquence » (3 hertz à 9 kilohertz) sont émises par les lignes électriques et les appareils électroménagers (sèche-cheveux, bouilloire, grille-pain, etc.). Les ondes « radioélectriques » (9 kilohertz à 300 gigahertz) proviennent des émetteurs radio, télévision, radar, téléphonie mobile et des fours micro-ondes. Ces ondes peuvent servir de support à la transmission de données, c’est pourquoi elles sont utilisées pour communiquer à distance.

Des effets sanitaires limités

À des niveaux élevés d’exposition, les ondes électromagnétiques peuvent provoquer un échauffement des tissus biologiques (la peau, mais aussi les tissus internes du corps), explique Olivier Merckel. Outre cet « effet thermique », l’Anses n’a pas mis en évidence de lien de causalité entre l’exposition aux ondes électromagnétiques dans l’environnement quotidien et des effets sur la santé, affirme-t-il. Des questionnements restent cependant ouverts concernant la proximité immédiate avec des lignes à très haute tension et l’usage sur le long terme du téléphone portable. « Les téléphones constituent notre principale source d’exposition aux ondes, surtout lors d’un appel », souligne Olivier Merckel. Par précaution, l’Anses recommande d’éviter un usage trop intensif du portable, surtout chez les enfants, plus sensibles. S’éloigner du téléphone suffit à diminuer fortement son exposition aux ondes et utiliser un kit mains libres permet de diviser de 100 à 1000 son exposition lors d’un appel, précise-t-il.

Une exposition surveillée

En France, comme dans la majorité des pays européens, des valeurs limites réglementaires d’exposition de la population aux ondes électromagnétiques ont été fixées, conformément aux recommandations de l’Union européenne émises en 1999. Ces valeurs limites sont déterminées afin d’éviter tout échauffement des tissus biologiques (effet thermique). L’exposition aux ondes issues des équipements et des sites radioélectriques (antennes radio, TV, téléphonie mobile, etc.) est contrôlée régulièrement par l’ANFR. Ses analyses montrent que l’exposition aux ondes radioélectriques est « largement inférieure aux valeurs limites réglementaires », rapporte l’organisme sur son site. L’exposition aux ondes basses fréquences émises par les lignes électriques à haute tension est contrôlée par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France. L’exposition aux basses fréquences émises par les appareils domestiques (grille-pain, bouilloire, etc.) est souvent temporaire et diminue très vite avec la distance à l’objet, précise Olivier Merckel. Elle ne bénéficie pas d’encadrement particulier.

Peut-on être « électrosensible » ?

Depuis les années 1980, des personnes se plaignent à leur médecin d’une sensibilité exacerbée aux ondes électromagnétiques. Elles expriment des symptômes variables d’un individu à l’autre, tels que des maux de tête, troubles du sommeil et de l’attention, nausées ou encore palpitations cardiaques, qu’elles attribuent aux ondes. Pour analyser les causes de ces symptômes, 40 experts français ont travaillé pendant quatre ans sur un rapport publié en 2018 par l’Anses. « Les connaissances scientifiques actuelles ne mettent pas en évidence de lien de cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant électrosensibles et leur exposition aux ondes électromagnétiques », affirme le rapport. Le même constat a été établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une agence de l’ONU. Néanmoins, les symptômes décrits par les patients « nécessitent et justifient une prise en charge adaptée », même en l’absence de cause connue, explique l’Anses.

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Pour aller plus loin

Image lienUne conférence du biologiste Yves Le Dréan sur le lien entre les ondes et la santé.
Image lienUne carte de l’ANFR pour consulter les mesures d’exposition aux ondes radioélectriques près de chez soi.
Image lienUne vidéo du Monde sur l’exposition au réseau 5G.
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C’est étonnant
Les cacatoès noirs sauvages jouent de la musique
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Un cacatoès noir mâle tenant un baguette. Crédit photo : C.Zdenek.

Les cacatoès noirs sauvages mâles fabriquent des outils de percussion pour jouer de la musique lors de leur parade nuptiale, rapporte une étude parue le 13 septembre dans la revue Proceedings of the Royal Society B. Pendant deux ans, une équipe de recherche a observé ces cacatoès au sein du parc national australien de Kutini-Payamu et dans les forêts alentour. Ils ont découvert que ces grands oiseaux coupent et taillent des branches pour en faire des baguettes. Ils cueillent également des fruits à coque pour en faire des instruments. Les cacatoès saisissent ensuite ces outils avec une patte et tambourinent en rythme contre une branche ou un tronc creux, face aux femelles. Le spectacle s’accompagne de croassements, de bruits gutturaux et d’une chorégraphie. La longueur des baguettes et la vitesse d’exécution varient d’un individu à l’autre, témoignant d’une « rare forme de créativité chez les animaux », estiment les auteurs de l’étude.

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On a la réponse
Les poissons de l’océan boivent-ils de l’eau salée ?
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Un poisson dans l’eau. Crédit photo : Unsplash / Connor Wang.

La réponse est oui ! Dans l’océan, les poissons perdent constamment l’eau contenue dans leur corps, explique Claire Lacey, chercheuse à l’Université de St Andrews, dans un article de The Conversation. Ils boivent donc de l’eau salée par la bouche pour rester hydratés. Cette eau est ensuite filtrée par leurs reins et des cellules spéciales dans leurs branchies, leur permettant d’expulser l’excès de sel dans la mer. Si les poissons marins perdent l’eau de leur corps, c’est en raison du phénomène d’osmose : l’eau va toujours du milieu le moins salé (corps du poisson) vers le plus salé (la mer) afin d’équilibrer les concentrations en sel de chaque milieu. L’eau présente dans le corps des poissons, filtrée de son sel, passe ainsi naturellement vers la mer à travers leur peau et leurs branchies. Ils boivent donc en partie pour compenser cette perte.

Votez avant lundi midi pour choisir à quelle question nous répondrons vendredi prochain dans Brief.science (en cliquant sur votre préférée) :

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C’était il y a… 239 ans
Le magnétisme animal est réfuté

Vers la fin du XVIIIe siècle, à Paris, le médecin allemand Franz Anton Mesmer soigne ses patients à l’aide d’objets aimantés. Sa méthode se base sur l’existence supposée d’un « fluide magnétique » emplissant l’univers et le corps humain, qui réagirait au contact des aimants. C’est le mesmérisme ou « magnétisme animal », en référence à l’âme. Ses méthodes deviennent à la mode dans la capitale. Mais la communauté médicale se montre sceptique. En 1784, le chimiste Antoine Lavoisier et huit autres médecins et savants font appel à des adeptes du mesmérisme pour remettre en cause leurs croyances. Lors d’une expérience, par exemple, une patiente entre en convulsion après avoir bu de l’eau normale (qu’elle croyait magnétisée), mais n’a aucune réaction après avoir consommé de l’eau « magnétisée » (qu’elle croyait normale). Les scientifiques concluent que le magnétisme animal n’existe pas.

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Des patients à Paris reçoivent la thérapie par magnétisme animal de Mesmer. Crédit photo : Wikimedia Commons.
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🌌 À 2,5 millions d’années-lumière de la Terre, un gigantesque arc bleu fait face à la galaxie d’Andromède, notre galaxie voisine la plus proche. Le cliché envoûtant a remporté, jeudi dernier, le premier prix du concours de la photographie d’astronomie de l’Observatoire royal de Greenwich, au Royaume-Uni. Les autres photos sélectionnées par le jury sont relayées dans The Guardian.


Cette édition a été confectionnée par Morgane Guillet, Imène Hamchiche et Laurent Mauriac. Notre dossier principal a bénéficié de la relecture d’Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux nouvelles technologies à l’Agence nationale de sécurité sanitaire Anses, un établissement public.

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