Notre démarche
Pour garantir à nos lecteurs une information scientifique de qualité et avérée, nous avons mis en place une méthodologie nous permettant d’éviter les erreurs ou imprécisions scientifiques et de vérifier la fiabilité des études que nous abordons dans Brief.science. Vous trouverez sur cette page un aperçu de notre méthode de travail et un ensemble d’indicateurs nous permettant d’estimer le sérieux d’une étude dite « scientifique ».
Trouver nos sujets
Nous nous appuyons principalement sur les grandes revues scientifiques (Nature, Science, Pnas) et des communiqués de presse. Un communiqué de presse est un document court, envoyé aux journalistes dans le but de les informer d’un événement ou de la parution d’une étude scientifique. Nous recevons les communiqués des grandes institutions scientifiques françaises comme le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Centre national des études spatiales (CNES) ou encore l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Parfois, ces communiqués sont « sous embargo », l’étude dont il est question n’a pas encore été officiellement publiée et il est interdit d’en parler avant sa date de publication. En disposer à l’avance permet néanmoins d’être informé et de commencer à écrire un article sur le sujet.
Nous recevons l’ensemble des communiqués répertoriés par la plateforme EurekAlert. Créé en 1996, EurekAlert! est une plateforme de distribution de communiqués de presse à but non lucratif gérée par l’Association américaine pour l’avancement des sciences. Les communiqués proviennent de nombreux pays et doivent respecter les directives d’éligibilité d’EurekAlert afin d’être acceptés et hébergés sur le site. Les institutions doivent payer des frais pour soumettre leurs communiqués sur la plateforme.
Nous assistons à des conférences de presse, le plus souvent en ligne, à l’occasion d’événements importants. Des membres de notre comité scientifique peuvent nous envoyer des études qui leur paraissent intéressantes. Nous restons cependant maîtres de la sélection finale.
Nous suivons ce qui est abordé dans les autres médias de vulgarisation scientifique, français (Science & Avenir, Futura science, Trust my science, Blob l’extra-média, etc.) ou anglais (New scientist, IFLScience, etc.) ainsi que les comptes de scientifiques ou de vulgarisateurs scientifiques (Le Vortex, Science Étonnante, Scilabus, Julien Bobroff, etc.) sur YouTube, Instagram, Twitter ou TikTok. Cette veille nous permet d’avoir une idée de leurs choix éditoriaux mais aussi d’observer comment certaines informations ont été traitées.
Sélectionner nos sujets
Le choix des sujets se fait en conférence de rédaction deux fois par semaine. C’est une réunion de travail au cours de laquelle nous choisissons ce dont nous allons parler dans chaque rubrique, à partir de notre veille. Les sujets choisis doivent répondre aux critères d’éligibilité des rubriques.
- « Doses de science » : le point sur les actualités scientifiques les plus importantes de la semaine dans un format court.
- « À la loupe » : un éclairage sur un sujet scientifique majeur ayant un impact sur l’humanité et son avenir. Cette analyse est effectuée sous la forme de trois paragraphes, d’un encadré et d’une infographie. Nous sollicitons au moins une personne spécialiste du domaine concerné pour relire l’article.
- « C’est étonnant » : une actualité scientifique qui suscite de l’étonnement, de la curiosité ou de l’émerveillement. Cette rubrique, accompagnée d’une photo, vise à présenter la richesse de notre monde avec une actualité inattendue.
- « Sur nos radars » : des recommandations de contenus numériques de vulgarisation scientifique de qualité (sous forme de vidéo, d’infographie, de photos, de podcasts, etc.), facilement accessibles, informatifs et divertissants.
- « C’était il y a… » : une découverte scientifique qui a marqué l’histoire des sciences et dont les retombées nous concernent encore aujourd’hui.
Estimer la fiabilité de nos sources
La plupart de nos sources primaires sont des études scientifiques. Toute étude scientifique est publiée dans une « revue scientifique » à destination des chercheurs et chercheuses. Il existe des centaines de revues scientifiques, plus ou moins prestigieuses et spécialisées, comme Science ou Nature pour les plus connues.
Nous savons que certaines études peuvent être biaisées, les résultats ne sont pas toujours reproductibles, certains sont même parfois frauduleux. Nous avons donc développé une méthodologie pour vérifier que les études dont on parle dans Brief.science sont menées méthodiquement et font consensus pour la majorité des scientifiques du domaine. Un consensus n’émerge jamais d’une seule étude mais d’un ensemble d’études de différentes équipes à travers le monde ayant des résultats allant dans la même direction.
Voici différents indicateurs qui nous permettent d’évaluer la fiabilité d’une étude :
- Le facteur d’impact (impact factor en anglais) est un indicateur qui estime la visibilité d’une revue scientifique. Il est calculé en prenant la moyenne du nombre de fois où les études d’une revue sont citées dans d’autres revues sur une période donnée, en général deux ans. Les revues les plus prestigieuses comme Science ou Nature ont des facteurs d’impact de l’ordre de 40 à 50.
- Si nous ne sommes pas familiers avec la revue, nous vérifions que ce n’est pas une « revue prédatrice », qui prend les formes d’une revue scientifique sans en présenter toutes les garanties (notamment l’évaluation par les pairs). Cette tromperie, en toute légalité, permet à certains scientifiques de faire passer des études qui ne seraient pas publiées autrement.
- Nous vérifions que l’étude a bien été évaluée par les pairs (peer-review en anglais), c’est-à-dire qu’elle a été passée en revue par des spécialistes du sujet qui vérifient que la méthodologie employée et les résultats obtenus sont valides. Ils peuvent demander aux auteurs des ajouts, modifications ou précisions. Nous évitons de mettre en avant des prépublications ou « preprints&nsbp;» ou des études dont le processus d’évaluation a été réalisé sur un temps très court (< 6 mois). Un preprint est la version d’un article que les chercheurs ou chercheuses soumettent au comité de rédaction d’une revue et qui n’a pas encore été évalué par les pairs.
- Les conclusions des études en santé peuvent avoir des répercussions directes sur le quotidien des lecteurs. C’est pourquoi nous redoublons de vigilance dans ce domaine. Nous nous fondons sur deux types d’articles scientifiques : les revues systématiques et les méta-analyses. Une revue systématique est la synthèse rigoureuse et reproductible des résultats de toutes les études existantes répondant à une même question de recherche. Une méta-analyse est la synthèse statistique des études incluses dans la revue systématique. Elle permet de regrouper une grande quantité d’informations sur un sujet donné et d’augmenter la probabilité de trouver un résultat statistiquement significatif, c’est-à-dire un résultat fiable.
- Conflits d’intérêts : le jugement professionnel des scientifiques peut être influencé, entre autres, par des relations interpersonnelles, des partenariats financiers ou des intérêts académiques. Les conflits d’intérêts potentiels sont systématiquement mentionnés à la fin d’une étude. Nous nous efforçons d’écarter les études qui présentent un tel risque.
- Nous passons en revue les principaux auteurs de l’étude et vérifions leur parcours. Nous vérifions que leur légitimité n’est pas entachée par des controverses.
- Nous examinons les commentaires sur le site PubPeer. C’est une sorte de Trip Advisor des études scientifiques. PubPeer est utilisé par les chercheurs pour commenter des articles scientifiques en post-publication, mais aussi pour signaler des soupçons de manquements à l’éthique scientifique.
- Nous observons les mesures d’impact alternatives, ou altmetrics, qui permettent d’avoir une idée de la couverture médiatique qu’un article scientifique et de sa réception sur les réseaux sociaux. Les altmetrics sont représentées sous la forme d’un score, qui augmente au fur et à mesure que l’article est cité dans les médias, réseaux sociaux, blogs ou encore wikis.
- Nous vérifions la qualité et la cohérence de l’étude : taille des cohortes, respect des méthodologies scientifiques, description des biais possibles pouvant influencer les résultats, nombre et nature des sources, accessibilité des données, etc.
- En cas de doute, nous demandons l’avis de l’un des membres de notre comité scientifique. Celui-ci est composé d’une cinquantaine de scientifiques évoluant dans différents domaines.
- Mettre un lien vers la source primaire (l’étude ou le communiqué de presse)
- Faire les phrases les plus simples possible
- Éviter la forme passive
- Ne pas employer de conditionnel
- Ne pas employer de clichés (tels que « affaire à suivre » ou « défrayer la chronique ») ; rester factuel, précis et sobre dans le choix des mots
- Éviter toute tournure sensationnaliste (telle que « une découverte incroyable », « très prometteur », « révolutionner le domaine »)
- Expliquer tous les mots qui sortent du langage courant
- Sourcer tout fait, chiffre ou opinion
Qui écrit Brief.science ? Qui relit ?
Les articles sont écrits par trois journalistes scientifiques de formation, Imène Hamchiche, Morgane Guillet et Gaspard Salomon. Pour garantir un bon niveau de vulgarisation et une écriture qualitative, tous les articles sont relus par le rédacteur en chef, Laurent Mauriac, ainsi que d’autres journalistes de Brief.me. La rubrique « À la loupe » est relue dans la quasi-totalité des cas par une personne spécialiste du domaine abordé.

De gauche à droite : Imène Hamchiche, Laurent Mauriac, Morgane Guillet
Comment écrivons-nous les articles ?
Nous adoptons un ensemble de règles d’écriture nous permettant d’être le plus clair et précis possible. En voici quelques-unes que nous essayons d’appliquer systématiquement :
Comment identifions-nous les « véritables experts » d’un domaine ?
Quand nous traitons un sujet que nous ne connaissons pas, nous regardons s’il existe une institution de référence. Par exemple, pour l’article sur les effets de l’espace sur le corps, la référence en France sur le sujet est le Centre national d’études spatiales (CNES). Nous avons donc appelé le service presse qui nous a mis en contact avec une chercheuse qui travaille sur le sujet. Nous nous assurons que la personne que nous sollicitons est suffisamment légitime dans son domaine et ne fait pas l’objet de controverse. Nous contactons parfois directement les auteurs des études qui nous intéressent.
Nous proposons régulièrement à des scientifiques de rejoindre « le comité de Brief.science ». Son rôle est de garantir une information la plus fiable possible. Selon leurs disponibilités, les membres peuvent faire une relecture, donner des conseils, nous renvoyer vers des collègues pour certains articles plus spécialisés ou nous partager des publications scientifiques qu’ils jugent intéressantes.
Le dernier garant de la qualité de Brief.science… nos lecteurs
Nos lecteurs sont également garants de la qualité de l’information diffusée par Brief.science. Malgré tous nos efforts, il peut arriver de commettre une erreur ou une imprécision. Lorsqu’elles nous sont signalées ou lorsque nous nous en rendons compte, nous présentons systématiquement un correctif dans l’édition suivante de Brief.science. Heureusement, ces erreurs sont peu fréquentes et concernent généralement des points de détail.
Vous avez une question ou une remarque sur notre démarche ? Écrivez-nous.